REBONDIR APRES LE COVID

MartiniqueTech donne la parole à la diaspora ! Vous êtes entrepreneur(e) et vous avez quelque chose à partager sur votre business qui pourrait faire avancer les autres ? Nous vous donnons la tribune dans une nouvelle catégorie d’articles intitulée « MINDSET ». 

Franck Hoarau est le CEO de Le Club des Entrepreneurs Audacieux. Il partage ici son expérience pendant la crise Covid19 et surtout après et revient sur le mindset qu’il a du avoir pour rebondir. 

Bonne lecture !

 

 

J’ai mis du temps à écrire cet article. 

La raison est toute simple : comment analyser et proposer un retour d’expérience vis-à-vis d’une situation qui n’est pas encore achevée ? Comment proposer des solutions figées face à un problème mouvant, changeant, imprévisible ? Avec cette crise COVID, nous faisons face à des incertitudes qui feraient pâlir d’inquiétude le plus grand des marabouts. Alors, pour de simples entrepreneurs comme nous, dépourvus que nous sommes du don de voyance, que dire… ?

 J’aimerais toutefois vous proposer les 3 grandes leçons que j’ai apprises, de gré ou de force, depuis le début de la crise COVID, et de ses conséquences. On y va ? C’est parti.

 

Petit rappel du contexte 

Pour poser le contexte, c’est simple. Tout se résume en une phrase : « En mars 2020, le monde s’est arrêté. » Point. Et ça, c’est quelque chose que personne n’a vu venir. Qui aurait pu, d’ailleurs ? A toutes les échelles, à toutes les strates de la société, nous avons dû faire face à une nouveauté, qui a littéralement changé « le game ». En profondeur. Et peut-être pour toujours.

 

Le monde change

On répète souvent que le monde change. Existe-t-il une phrase plus bateau que celle-ci? On l’entendait partout, elle était légère ; le COVID-19 lui a donné tout son sens. Car oui, nous vivons dans un monde qui change, et nous l’avons expérimenté à l’échelle internationale. Cette phrase toute faite a pris tout son sens ces derniers mois. Le monde change, il change très vite, et profondément. A cette époque d’ultra mondialisation, la libre circulation des hommes, des biens et des idées s’accompagne aussi par la libre circulation (ou plutôt la libre propagation ?) de virus. 

Un virus est apparu quelque part et en très peu de temps, le voilà partout. Un virus a mis le monde sur pause. Un virus a mis le monde à l’arrêt. Et cela ne concerne pas qu’un pays ou qu’une seule région du monde. Toute la planète a été concernée. A-t-on jamais vécu pareille expérience internationale, en simultanée ? En tout cas, pas notre génération.

Bon, une fois ce contexte posé, revenons à l’essentiel : concrètement, qu’est-ce qui s’est passé ?

Nous sommes au début du mois de mars et on nous annonce un confinement pour 15 jours. A ce moment précis, j’avais :

  •  un coaching en cours avec deux entrepreneurs (on se voyait en physique une fois par semaine), 
  • un dossier de financement en cours de réalisation, 
  • une formation individuelle qui devait commencer le jour même !
  • et trois ou quatre prospects que je devais rencontrer

Ma réaction à l’annonce du confinement a été d’appeler tout le monde pour dire quelque chose qui sonnait à peu près comme : « Je vous propose de laisser passer ces deux semaines, et on se recontacte dès que tout cela est fini. » 

Les deux premières semaines passent. Pas de rencontres, pas de rendez-vous, pas de nouveaux clients. Pas d’école donc le rôle de super-papa (c’est pas moi qui le dit c’est mon fils) prend le dessus. Mon organisation est totalement chamboulée. Je travaille sur le créneau que les indépendants connaissent bien : le fameux « 22H / 02H ».  Résultat : je suis fatigué, épuisé. Allez, c’est pour deux semaines.

Les deux semaines passent. Allocution du président, là aussi pour dire quelque chose qui sonnait à peu près comme : « C’est reparti pour deux semaines ».

Leçon n°1 : Il faut s’adapter

Après deux semaines de confinement, après deux semaines où le business était l’arrêt (ainsi que toute la partie immobilier locatif), après deux semaines d’organisation complètement chamboulée, j’apprends qu’on est reparti pour deux nouvelles semaines similaires. Et cette fois-ci, j’entends bien, entre les lignes, qu’il s’agit de deux semaines minimum. Vous connaissez la suite.

Je décide donc de faire le bilan entre moi et moi-même, et voici mes premières observations :

  • Observation n°1 | dans cette situation de confinement, d’ultra-sollicitation, je n’ai littéralement pas de temps à consacrer à mon entreprise (à part grignoter un peu plus mes heures de sommeil…)
  • Observation n°2 | point choquant : c’est l’ensemble de mon business model, de la prospection à la production, qui est basé sur mon temps et ma présence. Si je ne suis pas présent dans mon business, si je n’y consacre pas de mon temps, tout est à l’arrêt
  • Observation n°3 | mon process est essentiellement basé sur des échanges en face-à-face. Pour le moment, ce n’est plus possible. Alors, que faire ?

Face à ces trois premières observations, je décide de poser trois actions.

Action Le besoin La solution Les avantages
Action n°1 :

Optimiser

mon temps

Je dois réduire au maximum le temps à consacrer à mon business, et optimiser mes heures.  Développer l’offre de coaching

Limiter les travaux de production

Avantage :

J’apporte un maximum de valeur sur un temps défini. Une fois ce créneau terminé, ma charge mentale est quasi nulle jusqu’à la prochaine séance.

Autre avantage insoupçonné :

Je centralise mes coachings le mardi. Je suis libre le reste de la semaine.

Action n°2:

Automatiser

Dans la chaine de conversion, du prospect au client final, quelles sont les étapes que je peux automatiser ?  Prospection automatisée en ligne 

Processus calqué sur les business en ligne avec Lead Magnet

Avantage :

Je travaille une fois, ensuite l’outil travaille pour moi. 

Autre avantage insoupçonné :

Des prospects qualifiés rejoignent ma base de données… même quand je dors ! Finis les 22H / 2H.

Action n°3:

Digitaliser

Et s’il était grand temps de casser ses croyances limitantes, et de commercer à travailler en visioconférence ? Remplacer les RDVs physiques par des réunions ZOOM Avantage :

En visio, la valeur apportée est plus grande : on est plus concentré, on peut partager plus de choses. Je gagne aussi un temps fou en n’ayant pas à me déplacer et prendre les embouteillages.

Autre avantage insoupçonné :

Vive le style chemise – chausson à la maison !

Leçon n°2 : Formation, action, persévérance 

Dis comme ça, résumé et mis en mot dans un tableau, le changement apporté à ma manière de travailler a l’air à la fois simple, et évident. Pourtant, il m’a fallu beaucoup de réflexion pour arriver à ces conclusions, et plus encore pour me former et construire l’écosystème numérique qui allait supporter cette nouvelle offre de coaching et formation en ligne.

J’ai commencé avec une offre, toute simple : 30 minutes de coaching offertes pour poser les premières pierres de son projet d’entreprise. Le « MVP » (produit minimal) était composé d’une landing page réalisée sous LWS et d’un Google Form.

J’ai fait un visuel, j’ai fait une publicité Facebook. Résultat : aucun retour. Zéro. J’ai vit compris qu’entre la théorie et la pratique il y avait un gap, et que ce gap allait être fermé par l’expérience et les tentatives. Au bout de quelques essais, j’arrive à décrocher les premières personnes intéressées. Deux éléments me motivent : le taux de conversion est bon, et surtout, j’ai des demandes au-delà de la Martinique. C’est un autre avantage de la visio : le monde n’a plus de frontières !

Les hypothèses sont donc validées et je décide de passer à la vitesse supérieure :

  • Je me renseigne, je me forme, et je laisse tomber la landing page de départ, qui n’était pas responsive, ainsi que le Google Form, au profit d’un beau tunnel de capture responsive, user friendly, automatisé et d’une page de vente, réalisés sous Syteme.io (si tu veux digitaliser ton business, y a pas mieux comme plateforme)
  • Je prends un abonnement à https://screencast-o-matic.com/ pour réaliser mes premières vidéos tutorées 
  • J’améliore la qualité de mes visuels en me formant à CANVA
  • Je décide d’aller plus loin dans l’automatisation en lançant ma première formation en ligne sur la créativité et l’innovation, que je fais connaitre à mes prospects à travers un « lead magnet » réalisé par mes soins (un guide d’auto-coaching pour booster sa créativité d’entrepreneur)

Résultat ? On fait le bilan, calmement…

Dans le fond, est-ce que mon business a changé ? Pas vraiment… je continue d’aider les entrepreneurs à se lancer et se développer. A travers des coaching, de l’accompagnement, des formations. La révolution est ailleurs : elle ne se situe pas dans le « quoi » mais dans le « comment ». En digitalisant mon offre et mes processus, j’offre un confort à mes clients et je gagne moi aussi en confort. Je passe moins de temps sur mon entreprise et le temps que j’y passe, c’est – pour reprendre les termes des infopreneurs – du temps à forte valeur ajoutée. Cela me permet aussi de toucher plus de monde, sur d’autres territoires. Mes clients viennent à 45% de Martinique (là où je vis), à 45% de la Réunion (là d’où je viens), et 10% national et international (Afrique notamment). Mon objectif est bien sûr, maintenant que ces deux segments sont maitrisés, de passer à la vitesse supérieure.

Pour être franc, je pensais à prendre ce virage numérique depuis un bon moment. Mais pourquoi aller modifier quelque chose qui fonctionne bien ? La crise COVID a au moins permis de mettre un coup de pied dans la fourmilière et accélérer les choses. Et ça, c’est positif. 

Car au final, à la levée du confinement, que s’est-il passé ?

L’activité économique a repris, oui, mais pas l’école. Le rôle de super-papa et super-maman étaient donc toujours prioritaires sur le reste. Au début du confinement, j’avais beaucoup de temps libre mais ce temps n’était pas de qualité : je stressais, et oui, j’angoissais à l’idée de ne pas pouvoir bosser, de pas avancer, d’être à l’arrêt. 

Au déconfinement, j’étais toujours forcé d’avoir du temps libre mais ça se passait beaucoup mieux : j’avais des outils qui travaillent pour moi. Même pendant que je joue au ballon ou aux dinosaures (histoire vraie). Je savais que c’était OK de déconnecter du mercredi au dimanche car tout était condensé sur mon début de semaine. J’avais pris les devants, je m’étais organisé.

Ça m’a aussi laissé du temps pour réfléchir et observer, et il y a une chose que j’ai remarquée et que je souhaitais partager avec vous, avant de vous laisser.

 

Leçon n°3 : l’action appelle l’action

J’ai toujours dit que l’action appelle l’action et que les solutions se trouvent en cherchant. Je peux illustrer ce phénomène avec ces trois anecdotes.

1/ Après le confinement, j’ai appelé beaucoup d’amis entrepreneurs pour prendre de leurs nouvelles et une chose m’a sauté aux yeux : le soutien de son réseau apporte une force incroyable et ça fait vraiment la différence.

2/ Lors de mes séances de coaching offert, j’ai aussi pu constater que ce confinement avait été un déclic pour beaucoup de personnes, salariées, qui ont eu peur pour leur poste et qui ont vu alors, dans l’entrepreneuriat, une solution pour se constituer un revenu complémentaire. 

3/ Mais ces mêmes personnes ne savaient pas du tout quoi faire, ni par quoi commencer. Alors je leur donnai mes conseils, ma méthode. Finalement, peu importe le projet, les gens avaient besoin de la même chose.

Ces trois éléments mis bout à bout m’ont donné l’idée d’un nouveau projet qui a vu le jour en juillet 2020 : Le Club des Entrepreneurs Audacieux. 

La morale de cette histoire ?

Bon, en général, la morale d’une histoire, c’est quand l’histoire est finie. Je veux dire, c’est quand on est sûr que l’histoire est bel et bien finie. Le renard mange le fromage du corbeau, ok, le fromage ne reviendra plus. La grenouille a voulu se faire plus grosse que le bœuf, ça s’est mal passé, ok, on n’entendra plus parler d’elle. Mais à propos du COVID ?

A l’heure où je termine ces lignes, l’épidémie semble connaître un second souffle. Allons-vous vers un nouveau confinement ? Qui peut le dire ? Personne. Mais qui peut essayer tant bien que mal de s’y préparer ? Tout le monde ! 

Et pour reprendre une petite chanson qui passe en boucle dans un dessin animé que mon fils aime beaucoup : « Si tu n’y arrives pas tout seul, fais toi aider ».

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